Vision

La vision d’un Cœur ouvert
Vision I

Le plus important est d’être sincère avec soi-même.

L’homme est plein de certitudes, d’arrogance et de vanité. Il croit tout savoir et se mêle de tout et de rien.
Le petit écran est plein de ces petites gens aux crânes surdimensionnés qui caquettent et imitent les singes des forêts.
Savoir n’est pas voir et croire n’est pas posséder la grande foi en ce que nous sommes vraiment.
On ne fait que répéter stupidement ce que d’autres ont dit mais on ne fait pas soi-même l’effort de voir ce qu’il en est vraiment.
Le cerveau humain devient de plus en plus proche des ordinateurs mais avec moins d’efficacité.
Même si les êtres ordinaires ne tuent pas et ne volent pas, tant qu’il n’ont pas découvert leur vraie Nature, ils ne sont que des pantins remuant têtes et bras juste pour faire du vent.
Ignorer sa vraie Nature d’éternité, ce n’est pas vraiment vivre.
L’être humain se réfère toujours à sa mémoire et ne fait que répéter en boucle les informations qui y sont inscrites. Comme ces informations n’ont aucune existence propre, ce qui est répété ne peut venir que du cimetière des pensées, ce qui rend cet humain non-humain et non-vivant.
On dit qu’être humain, c’est posséder des qualités telles que le vrai courage, la vraie générosité et la vraie bonté, être patient, attentif, présent à soi-même et aux autres. Qu’il ne faut ni se mentir ni mentir aux autres, ni avoir peur de la vie ni avoir peur de la mort.
Ce genre de personnes ne se rencontre que très rarement.
Ceux qui n’ont pas ces qualités réunies en eux ne font que dire des mots mensongers et penser des choses inutiles dans le seul but de se faire valoir aux yeux des autres.
Voir la Nature des choses, c’est voir le Tout. Ce n’est pas voir seulement ce qui nous arrange et seulement ce que nous désirons voir.
Parfois, alors que je laisse la Source des visions s’écouler sur le papier, je désespère, sachant que les êtres lisent mais que leur Cœur reste fermé à tout jamais.
Religions, spiritualités, philosophies ne sont que des masturbations intellectuelles tant que le Cœur reste fermé.
Mais si le Cœur s’ouvre, alors le soleil rejoint la lune et le feu inonde l’eau.

Comment ouvrir son Cœur ? En marchant avec ses pieds dans l’Univers tout entier.

Mais à quoi bon en parler encore ?

 

Assis dans le Grand Mystère
Vision II

S’asseoir dans le grand Mystère, c’est s’en remettre à Lui sans laisser aucune trace humaine, Corps-esprit offert comme un don suprême à ce grand Mystère d’où sont apparus tous les corps-esprits.
Nous pensons que l’esprit est ceci ou qu’il n’est pas cela, mais, en vérité, l’esprit avec ses consciences n’est qu’un phénomène naissant et disparaissant.
Cependant, le grand Esprit ou Conscience infinie anime toutes choses et est notre vraie Source.
Pour fusionner en lui, nous devons nous débarrasser de tout ce qui n’est pas Lui.
Une fois cela fait, c’est lui qui agit, pense et parle à travers moi.
Ainsi, je suis l’expression de Lui et non pas de moi.
Lorsque Cela est moi, alors je suis Lui.
Mais cela ne peut entrer dans le cerveau humain qui se prend pour sa propre création.
Le problème du cerveau, c’est qu’il possède deux parties et que ces deux parties sont toujours en conflit. C’est ce que nous nommons dualité. Et le plus risible, c’est que c’est cette même dualité qui parle d’Unité, de sagesse-connaissance et d’expériences mystiques ou simplement humaines.
Quelle pitié !
Le monde d’aujourd’hui domine le grand Mystère par la réussite technologique et les miracles de la médecine et de la science.
Les philosophes appuient et soutiennent ces hautes valeurs en les prenant pour vraies et en glorifiant leurs effets.
Les Américains (Anglais) ont ainsi glorifié les chariots de fer, les armes puissantes, l’or et la gloire de Dieu en exterminant les Natifs d’Amérique.
L’homme ne voit qu’à travers son ignorance en répétant les erreurs commises dans le passé. Rares sont ceux qui ont le courage de briser la coquille de l’ignorance pour pénétrer la vraie Ignorance, celle d’un Cœur pur, celle du grand Mystère dont parlaient les Natifs.
L’homme s’est tellement éloigné de ce qu’il est vraiment que ses oreilles sont incapables d’entendre, ses yeux incapables de voir, ses mains incapables de transparence et sa tête incapable de penser la vie.
Car il oublie que sa tête, c’est son corps et que, coupé de son corps, la tête n’est qu’une tête d’épingle suspendue à une vanité infinie.

Si vous ne revenez pas à la Source, vous vous dessécherez comme une mare en plein désert.

La vérité n’est pas ce que nous pensons ou disons. C’est ce qu’exprime notre Cœur.

 

La vision de la vie.
Vision III

Au sommet de la montagne
Est suspendu un nuage
Et mon cœur, mon cœur
Est suspendu à lui.
Chef Papagos

Pour l’homme bien portant, la vie est éternelle.
Pour celui qui apprend qu’il va mourir, la vie semble n’être qu’une journée.
Pour celui qui se meurt, la vie n’est qu’une fraction de seconde. Une fraction qui ne pourra plus revenir en arrière. C’est fini. Il ne subsiste que regrets, larmes et angoisse.
Mais c’est un fait que la plupart des gens évitent de penser.
On préfère se noyer en espérant s’en sortir plutôt que rester paisiblement sur la berge.
Qu’est-ce que nous appelons vie ? Qu’est-ce que nous appelons mort ?
La vie nous a été donnée… Pour en faire quoi ?
Qui s’est déjà posé cette question ? Qui y a répondu ?
A-t-elle été donnée pour satisfaire notre ego ? Mais qu’est-ce que l’ego ?
A t-elle été donnée pour découvrir la vérité ? Mais quelle vérité ?
A t-elle été donnée juste pour se la faire reprendre ? Mais qui la reprend ?
A t-elle seulement été donnée et par qui et pour qui ?
Il y a la petite ignorance et la grande Ignorance.
Il y a ce que les humains font par ignorance pure et il y a la grande Ignorance qui est la pureté même de la sphère de pureté originelle.
Ignorer le mal et le bien, le beau et le laid, le vrai et le faux, l’amour et la haine, l’attachement aux choses et surtout à soi-même : voilà la grande Ignorance.
Mais pour la plupart des gens, être ignorant c’est être stupide, arriéré, non éduqué et aveugle. Ce sont ces mêmes aveugles qui sont en réalité ignorants.
Ici, au milieu des forêts et des jardins, je peux prier le soleil qui se lève et qui se couche.
Je peux prier l’esprit de l’eau, celui du vent et souhaiter un bon voyage aux nuages paisibles. Quand les grues passent, je prie pour que chacune d’elle atteigne la terre promise.
La vie devrait être célébrée tout simplement parce que c’est la vie.
Il n’y en a qu’une, pourquoi attendre la prochaine ?
Je suis reconnaissant envers mes sandales qui souffrent tous les jours à porter autant de poids.
Reconnaissant envers cette précieuse nourriture et envers ceux qui y ont participé.
Je n’y manque pas une journée.
Je remercie cette terre-mère qui me porte sans jamais rien demander en échange.
Je remercie la vie de me remplir de vie et je m’incline devant le grand Mystère qui a fait ce que je suis.
La vie, c’est la vie.
Elle passe comme un nuage poussé par le destin.
La destinée nous conduit là où nous avons décidé de nous rendre parce que le destin est le seul choix qui nous est donné.
Et c’est nous qui créons notre destinée.
Nous sommes nous-mêmes responsables de la direction que nous prenons. Personne d’autre n’est responsable.
On peut toujours reprocher au Mystère tous les malheurs et toutes les injustices, mais seule la loi de cause à effet régit ce monde d’impermanence et nul ne peut y échapper. C’est ce que confirme le dicton : « comme on fait son lit on se couche ».

Il n’ y a pas de mystère à part la puissance du grand Mystère.

 

La Magie de la quatrième vision

Il n’y a pas plus grande magie que celles des mots.
Les mots ont une puissance phénoménale.
Les mots sont à la source des guerres, des discordes et des malentendus.
Les mots prononcés se transmettent comme une maladie contagieuse.
Les philosophes transmettent les mots de Socrate, Platon, Anaxagore, Diogène ou Épicure, les chrétiens transmettent les paroles de Jésus et des évangiles, les bouddhistes celles de Nagarjuna, Kumarajiva ou Dogen.
Il y a les paroles qui illuminent les êtres et celles qui les détruisent.
Le pouvoir des mots est à prendre en compte.
Autrefois, on invitait à « tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler ».
Les maîtres d’autrefois parlent à partir du silence et non à partir des idées.
Ne laissons pas s’emballer notre vieille mémoire remplie de mauvaises habitudes.
Laisser un espace entre les pensées permet à nos nos paroles d’être fraîches et neuves.
Elles ne portent pas en elles la rancune, l’avidité, le mensonge, la répétition, le paraître ou le jugement.
Quand on parle à partir de la pensée, ce qui vient d’être dit a été pensé deux fois. Voilà ce que j’appelle la répétition.
Nous devons parler à partir du silence des pensées, ainsi les mots sont purs.
Mais pour cela, il faut que le cœur soit purifié de toute idée d’obtention, de tout mensonge, de tout paraître et de tout but.
Cela n’est donné qu’à ceux qui sont profondément sincères dans leur Voie.
On appelle cela la sagesse du Cœur.
Mais pour la plupart des gens, la pensée est avant la parole. C’est alors la pensée qui produit la Magie. Dans ce cas, la pensée peut devenir nuisible car elle est capable de stratégies, d’obscures manigances et de multiples mensonges.
Il y a aussi de doubles magiciens qui disent le contraire de ce qu’ils pensent. Pourquoi font-ils cela ? Pour obtenir l’objet de leur désir, pour montrer aux autres une autre facette de ce qu’ils sont vraiment ?
Le monde est plein de toutes sortes de magiciens et de prestidigitateurs.
On prend des attitudes arrogantes, nobles ou humbles, alors que le serpent du mensonge se meut autour du cœur.
L’attitude du corps, de la pensée et de la parole conditionnent notre vie de tous les jours. L’être humain est la seule espèce sur terre et dans le ciel à mentir autant en rendant les trois corps esclaves de ses propres magies.
Être naturel et être un homme vrai n’est pas donné à tout le monde.
Même ceux qui travaillent du matin au soir ne sont que des paresseux car ils ne font rien de vrai pour eux-mêmes, ils ne font que transmettre leurs mensonges à d’autres menteurs.
Mais le monde est ainsi.
Le « chacun pour soi » et le « chacun chez soi » est la grande devise d’une civilisation en plein déclin. Les aveugles poursuivent cette œuvre par inconscience collective.

Le ver de terre enroulé sur la pierre nue
Fait battre le cœur de la montagne.

 

La magie du monde de la cinquième vision

Depuis qu’il est monde, le monde a toujours brassé toutes sortes de phénomènes.
Sans fin, les humains répètent les mêmes schémas sans faire l’effort pour sortir du cadre rigide du passé afin de se renouveler.
Certes, le monde a évolué techniquement et certaines trouvailles soulagent bien des souffrances et permettent une vie plus facile et légère.
Mais le poids des mensonges, des trahisons, des fausses promesses et des paroles légères ne fait qu’augmenter.
Les valeurs fondamentales d’autrefois ont disparu ou se sont transformées en de nouvelles valeurs asservies à l’égoïsme généralisé.
Le monde est devenu chaotique et bruyant.
Le respect des parents, des éducateurs, des forêts et des rivières a également disparu.
Que reste-t-il une fois les qualités de l’esprit anéanties ?
Nous ne sommes même pas capables de retourner à l’état des bête puisque ces êtres-là ne sont pas aussi pervertis que nous. Ils nous regardent d’un air innocent et la peur et l’angoisse se lisent dans leurs yeux.
Nous nous déshumanisons sans même en être conscients.
Il n’y a qu’à voir ces files d’imbéciles dans leurs voitures qui sont pris dans les bouchons du matin ou sur la route des vacances alors qu’il fait 45° dehors. Regardez-les se pavaner dans leurs habits ridicules.
Et ces tueurs de petits êtres à quatre pattes. Ne sont-il pas nos frères et sœurs ?
Lorsqu’ils ne les tuent pas, ils les exhibent dans des cages pour contenter des millions d’imbéciles inconscients qui n’ont jamais rencontré la Vie.
De plus, ils entraînent les futures générations dans le même précipice qu’ils ont eux-mêmes creusé.
Quelle pitié que cette humanité bornée et riche d’esprits !
Le grand espace qui nous entoure connaît tout cela et reste immuable.
Cet espace ne peut être détruit par qui que ce soit, même si l’on devait le pourfendre ou y faire exploser tout l’arsenal nucléaire de la terre. Il n’en sera ni coloré ni déformé, il ne grandira pas plus qu’il ne diminuera. C’est la réalité!
Il en est de même pour notre Essence.
Et puisque nous sommes tous dotés du choix, alors veillez à bien choisir votre lendemain et à marcher dans la bonne direction.
Si rien ici-bas ne vous appartient, seul votre corps et vos choix vous appartiennent.

Peu de personnes me lisent
Et encore moins me comprennent.
Quant à ceux qui mettent en pratique ce qui est dit,
Je n’en croise pas sur ma route.

Un papillon aux étranges antennes
M’a chuchoté à l’oreille :
« On dit que je ne vaux rien comparé à une abeille,
Mais ma beauté seule peut illuminer ce monde ».